Depuis 2 ans et jusque fin juin 2022, les entreprises peuvent bénéficier de l’aide exceptionnelle de l’Etat, mise en place dans le cadre du Covid-19, pour recruter des alternants. Une démarche qui leur permet d’accélérer l’embauche de ces jeunes professionnels pour compléter leurs équipes. On constate d’ailleurs en 2021 une augmentation de 37 % du nombre de contrats d’apprentissage par rapport à 2020.

Si l’alternance est financièrement intéressante pour les entreprises, elles ne doivent pas pour autant oublier qu’un alternant est avant tout un salarié à former, avec un rythme et des besoins spécifiques et que vous serez en mesure d’embaucher à la fin du contrat ! À ce titre, il est primordial d’adapter votre processus d’intégration et votre management pour obtenir une expérience enrichissante et bénéfique pour l’entreprise. C’est en effet un excellent moyen d’assurer la transmission des savoirs, d’intégrer de nouvelles compétences, et surtout, de recruter. Voici nos conseils pour bien vous y prendre !

Un tuteur forme son alternant

Quelle différence entre un alternant et un apprenti ?

Avant de commencer, rétablissons la vérité sur nos abus de langage. Un alternant n’est pas un apprenti, mais un apprenti est bel et bien un alternant ! En effet, l’alternance est le terme générique pour désigner le fait d’allier études théoriques et pratique en entreprise. L’apprentissage est, quant à lui, un type de contrat au sein de l’alternance, tout comme l’est le contrat de professionnalisation par exemple.

Ainsi, lorsque vous souhaitez recruter un étudiant pour qu’il vienne réaliser des missions pratiques dans votre entreprise en parallèle de sa formation théorique, vous recherchez un alternant sous contrat de professionnalisation ou contrat d’apprentissage. 

Pourquoi recruter un alternant ?

Embaucher l’alternant après ses études

La période d’alternance est un engagement d’un an ou deux ans, ou plus, qui permet également de pré-recruter votre futur salarié. C’est en effet pour vous l’occasion de tester ce collaborateur et de le faire gagner en compétences. Si l’étudiant convient à vos besoins, il vous sera tout à fait possible et pertinent de le recruter à la fin de ses études. Vous capitaliserez ainsi sur le temps que vous aurez passé à le recruter pendant son alternance. Il sera alors formé et opérationnel pour prendre son poste rapidement.

Bénéficier des acquis théoriques de l’alternant

Enfin, en tant que professionnel, avoir un étudiant au sein de votre équipe vous permet d’adopter une démarche d’amélioration continue. Alors que l’étudiant va apprendre et grandir dans le monde de l’entreprise, en tant que manager vous apprendrez également de lui sur des aspects théoriques. En effet, il sera en mesure de vous donner des informations à jour sur les pratiques, les outils et les manières de faire qu’il aura vus en cours. En ajoutant à cela son regard neuf, vous disposerez d’une vision globale sur votre activité.

Faible coût de l’alternance

Un alternant représente un faible coût pour l’entreprise, d’autant plus avec les dispositifs de soutien accordés par l’Etat depuis la crise sanitaire. Lorsqu’un besoin de nouvelles ressources se présente, ce peut être un excellent moyen d’y répondre. Il faut cependant être à la recherche d’un profil junior qui n’a pas encore nécessairement acquis les compétences souhaitées et va avoir besoin d’un certain temps d’apprentissage. En tant que tuteur ou maître d’apprentissage, le former vous demandera ainsi forcément de l’investissement pour l’accompagner dans le monde du travail. Un étudiant en fin de parcours aura quasiment les mêmes compétences qu’un jeune diplômé. Il coûtera cependant beaucoup moins cher que ce dernier et peut ainsi être plus adapté à vos ressources.

Conseil #1 : Se renseigner sur les aides et les contrats d’alternance auprès de l’OPCO

Les démarches pour recruter un étudiant en alternance sont simples et accessibles. Toutes les entreprises peuvent accueillir ces jeunes professionnels, quelle que soit leur taille ou leur secteur d’activité. Commencez par vous renseigner auprès de votre OPCO sur les financements possibles, ainsi que sur les différents types de contrats existants. En ce qui concerne les démarches administratives, c’est d’ailleurs auprès de votre opérateur de compétences que vous devrez enregistrer le contrat de l’étudiant.

En fonction de l’âge, de la situation et du niveau de diplôme visé par le jeune professionnel, vous n’établirez pas le même type de contrat. Le contrat d’apprentissage s’adresse aux formations diplômantes et d’acquisition de compétences précises. Il intervient dans le cadre d’une formation initiale pour les jeunes de 16 à 30 ans. Le contrat de professionnalisation, quant à lui, permet d’obtenir une qualification professionnelle et un diplôme, ou titre, par rapport à une formation continue. Il s’adresse aux étudiants de 16 à 25 ans ou aux demandeurs d’emploi de 26 et plus. 

En ce qui concerne les aides, jusque fin juin 2022, vous pouvez bénéficier des aides mises en place par le Gouvernement dans le cadre de la crise sanitaire : prime exceptionnelle et exonération de cotisations sociales partielle ou totale selon la taille de la structure. Après cette date, vous pourrez bénéficier de l’aide unique à l’embauche pour les contrats d’apprentissage, versée chaque année pendant 3 ou 4 ans selon la durée du contrat. 

Conseil #2 : Définir les missions de l’alternant

Comme pour tout salarié, il est essentiel de définir les missions de l’alternant en créant une fiche de poste dédiée. Cela permettra notamment de vous éviter une perte de temps et de lui épargner une perte d’énergie. Ses projets et ses tâches doivent correspondre à sa formation, ainsi qu’à vos besoins pour gagner en efficacité et assurer la meilleure formation possible.

Ainsi, lors des entretiens de recrutement, vous pourrez vous assurer que le candidat et sa formation sont en adéquation avec les missions que vous lui donnerez. Vous vous donnerez toutes les chances de recruter l’étudiant qui se sentira pleinement accompagné dans son évolution professionnelle, en mettant en application ses acquis théoriques sur le terrain.

Conseil #3 : Anticiper le rythme particulier de l’étudiant en alternance

L’étudiant en alternance est un salarié qui va alterner des périodes en entreprise avec des périodes à l’école. Son planning, défini par la formation, impose un rythme de travail qu’il faut prendre en compte dans le plan de charge des équipes. Il faudra également l’intégrer au moment de l’attribution des missions pour s’assurer que l’étudiant pourra exécuter en temps voulu ses tâches. Pensez ainsi à adapter les projets en fonction de ce planning. 

Sachez que différents rythmes existent selon les formations. Cela peut aller de quelques jours chaque semaine à l’école, puis en entreprise, à 2 semaines entières passées à l’école, 2 semaines en entreprise. Renseignez-vous sur les rythmes existants au sein des formations visées pour, dans la mesure du possible, sélectionner ceux qui s’adapteront à vos besoins.

Conseil #4 : Prévoir du temps pour accompagner l’alternant

En tant que manager, vous aurez au sein de votre équipe un étudiant en formation, dont vous serez le tuteur. Sachez que pour l’encadrer, vous devez justifier soit :

  • D’un diplôme ou un titre dans le même domaine professionnel que celui visé par l’étudiant, ainsi que de 2 années minimum d’expérience professionnelle en rapport avec ce même domaine professionnel. 
  • De 3 années d’expérience professionnelle dans une fonction en rapport avec la qualification préparée par l’étudiant. 

Le jeune professionnel aura besoin d’apprendre, de progresser et de monter en compétences, notamment au cours des 3 premiers mois au minimum. Votre rôle sera de l’accompagner dans cette démarche tout au long de son contrat au sein de votre structure. Cela vous demandera du temps et vous devez l’anticiper également dans votre propre plan de charge. Vous devrez prévoir des créneaux dédiés pour des points de suivi et de management, et en parallèle, répondre à ses questions et être à son écoute au quotidien. Des points réguliers avec le CFA, le centre de formation d’apprentis, est tout aussi important. 

Avec une démarche orientée sur des feedbacks réguliers, votre alternant se montrera plus engagé et investi dans son travail. Votre rôle est essentiel pour garantir une expérience réussie ! Lorsque c’est justifié, n’hésitez pas également à recadrer de manière bienveillante les missions ou le comportement de l’étudiant pour lui exprimer les codes de la vie en entreprise qu’on ne lui a pas forcément enseignés à l’école.

Conseil #5 : S’y prendre en avance pour recruter en alternance

Recruter un alternant ne se fait pas à la dernière minute. Les formations en alternance commencent généralement à la rentrée de septembre, ou parfois aussi en janvier. Les recherches débuteront 3 à 4 mois avant. Durant cette période, les entreprises seront nombreuses à vouloir recruter les meilleurs profils. Votre meilleur atout est donc l’anticipation !

Pour trouver la perle rare, définissez vos besoins et le profil de poste dès le début d’année pour faire partie des premières entreprises à proposer un poste en alternance.

Ce sera aussi le moment de capitaliser sur votre marque employeur qui doit se réfléchir et se travailler bien en amont, et tout au long de l’année, pour faire la différence sur le marché de l’emploi.

Pour recruter, pensez à tous les supports qui peuvent vous aider afin de relayer votre offre : job boards dédiés à l’alternance, comme letudiant.fr, alternance.fr, Pôle Emploi rubrique alternance, ou même les plateformes mises en place par certaines région, comme dans le Grand Est avec la plateforme de recrutement d’apprentis apprentissage-grandest.fr

Pensez également à établir des partenariats avec les écoles dont les formations correspondent à votre recherche, afin de profiter de leur lien de proximité avec les étudiants. Vous pouvez aussi recruter via les réseaux sociaux, et notamment LinkedIn, qui est parfaitement adapté à cela. 

Finalement, que ce soit en contrat d’apprentissage ou en contrat de professionnalisation, le recrutement en alternance ne doit pas être pris à la légère. Le jeune professionnel sera une ressource essentielle intégrée à votre équipe. Vous devez ainsi anticiper son arrivée pour maximiser la réussite de cette expérience. Cela commence dès le recrutement !

Pensez également que la nouvelle génération de professionnels, la génération Z, a des besoins et des attentes différentes en termes de management, même en alternance. Il semble intéressant de se pencher sur le fonctionnement de ces profils, afin d’aboutir à une relation managériale satisfaisante pour les 2 parties.

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